dimanche 5 octobre 2014

Dieu forgeron

Ce matin, je me disais que je ne supporte pas l"image d'un Dieu qui veut détruire sa créature que ce soit par la mort physique ou par une autre mort (celle la bien plus terrible finalement).

Je me disais aussi que Jésus sur la croix a donné sa vie que son corps est mort, mais que personne n'a pu détruire le reste de ce qu'Il était et que jusqu'au bout, il a été en lien avec le Père. Je ne sais pas si sa mort en tant que telle a obligé le Père a changer sa manière de fonctionner avec l'humain, mais que cette mort nous a donné l'Esprit Saint qui permet de nous ouvrir à l'amour (c'est rapide, de dire cela, je le sais), et de nous transformer.

Je me disais aussi que dire: prenez et buvez ceci est mon sang, c'est faire de nous des Dieux, puisque seul Dieu a le droit de recevoir le sang de la victime.

Je me disais aussi que Jésus qui donne sa vie en rançon, pour apaiser le courroux, pour faire de humains ses frères et non pas des "choses" oui peut être mais je n'y me retrouve pas.

Tout cela sera à développer.

Et puis ma jambe me faisait mal.

Alors j'ai eu comme l'image d'une caverne avec du feu, une caverne embrasée, et je me suis dit que Dieu le Père, celui au quel j'arrive à nouveau à parler, était comme un forgeron qui travaille le métal que je suis (avec cette douleur qui n'est pas que physique) pour l'épurer, pour en faire une lame (une épée) pour pouvoir se servir de ce que je suis.

Comme je sais que de mon côté, les efforts je ne sais pas bien faire à cause de côté volontaire, je me dis que oui c'est à lui de faire le boulot, mais il y a la durée et cela apprend surement bien des choses.

J'aime nommer Jésus la source et le sourcier, ou l'appeleur. Aujourd'hui, j'ai un dieu forgeron et pour le moment cela me plait bien bien: être un métal sept fois épuré dit le psaume...

lundi 15 septembre 2014

La couronne d'épines.

La couronne d'épine que porte Jésus est mentionné dans les synoptiques, pas dans l'évangile de Jean.

Les apparitions de Jésus permettent de penser que les "signes" de la passion ne sont pas visibles, en tous les cas, c'est ce que permet d'imaginer la rencontre avec les disciples d'Emmaüs qui ne reconnaissent pas cet homme qui chemine avec eux. .

Par ailleurs, si Thomas est invité à mettre sa main dans la plaie du côté et dans la trace de clous, il n'est pas question des plaies infligées par cette couronne, dont on trouve la présence dans le suaire de Turin.

Quand certains saints recoivent les stigmates, il ne semble pas qu'il y ait des marques sur le front. Alors où est elle passée cette couronne que nous regardons sur les représentations de Jésus en croix?

Pour ma part, je pense que si on ne la voit plus c'est parce qu'elle s'est comme déplacée. Elle n'est plus visible, mais elle au plus intime, elle est sur et dans le coeur de Jésus.

En soi je n'aime pas les représentation du sacré coeur ou du coeur sacré qui est une représentation un peu sanguinolente, mais cela renvoie à l'idée que comme le dit Pascal, Jésus est en agonie jusqu'à la fin du monde, qu'il ne se détourne pas de la souffrance de l'humanité, qu'il en est partie prenante, et qui cela lui fait quelque chose et qu'il ne l'oublie pas.

Cela s'oppose un peu aux représentations du Christ de la fin des temps, qui juge, qui est assis à la droite du Père. C'est un Christ qui est à la fois dans la Gloire du Père, et dans la misère de l'homme, qui sait de quoi l'humain est capable (et ce que nous montre la télévision en ce mot renvoie à l'horreur du mal) et en souffre comme ses frères à Lui.

Je pense souvent que la victoire annoncée du Christ sur le Mal est loin d'être accomplie, réussie, mais que cette résurrection c'est le prémisse q'un jour cela se réalisera et que aujourd'hui Il pleure avec ceux qui pleurent, Il pleure avec ceux qui sont mis en esclavage, il pleure avec ceux qui n'ont pas leur compte de vie, il pleure encore des larmes de sang et ces gouttes qui tombent de sa tête, ces gouttes qui tombent de son coeur, elles disent juste: je t'aime et moi aussi j'ai mal pour toi et je suis avec toi.

vendredi 20 juin 2014

"lavement des pieds"

Comme j'ai repris une petite autonomie, je peux prendre ma voiture et ce matin je suis allée rencontrer "mon" frère Benoît pour parler un peu de ce temps de transformation (et non de désolation) et lui demander le sacrement de réconciliation.

Or là, il s'est passé quelque chose de renversant pour moi et dont je ne suis pas remise;

Nous étions face à face, et en général je me lève et m'agenouille devant lui, pose mes mains dans les siennes qui sont sur ses genoux, et au fil des années, mes mains s'appuient de plus en plus sur les siennes, comme si je pouvais me laisser aller à plus de confiance.

Or là, il ne m'a pas laissée me lever, il est venu se mettre à genoux devant moi, les mains grandes ouvertes pour que j'y pose les miennes; Il m'a juste demandé de m'abandonner,  m'abandonner totalement.

Et avoir ce frère prêtre, à genou devant moi, prononçant les paroles du sacrement, cela a été vraiment pour moi l'expérience des apôtres avec Jésus devant eux, à genoux, leur lavant les pieds en plein milieu de ce repas, les purifiants car purifiée je l'ai ressenti au plus profond de moi. Peut être faudrait il remplacer confession-réconciliaiton par purification.

dimanche 8 juin 2014

avoir du temps pour gouter le sacré et le sacrement.

Je vais certainement choquer beaucoup de personnes, mais tant pis..

Mon mari durant plusieurs semaines m'a apporté une hostie dans une petite boite que l'on appelle une custode.

Très souvent, cette boite restait dans ma pièce le temps du repas et je la retrouvais donc après. Et là, j'avais le temps... Temps de tenir cette boite, temps parfois de la mettre là où mon corps est douloureux (il te guérit de toute infirmité),  temps de tenir l'hostie dans mes mains (tu as mis ton corps entre nos mains),  temps de la regarder en transparence (toutes les hosties sont différentes), temps de la mettre en moi, parfois de la mettre sur les yeux, sur mes lèvres. Là il n'y a aucune rituel, juste prendre le temps, et laisser venir de faire ce qui venait en moi.

Peut être que ce n'est pas très respectueux, mais c'est aussi sentir le moment où l'hostie disparait en soi et où curieusement justement parce qu'on ne reprend pas la vie tout de suite après (je veux dire pas de chants, pas de fin de messe, pas de retour à la maison, pas de repas à prendre), elle reste en quelque sorte présente beaucoup longtemps,.

je veux dire que le gout demeure et si le gout demeure, alors la conscience de la présence demeure aussi. Or quand on est pris dans la vie dite active, du coup on perd la conscience de cette présence, ce qui ne veut pas dire qu'elle n'existe pas.

Je pense que cela a été une grande chance pour moi, comme ce dimanche où sans que j'ai eu le temps de réfléchir, j'ai partagé l'hostie en deux, j'ai donné une partie à Philippe, j'ai pris l'autre et nous nous sommes embrassés. Là nous avons fait Un avec Lui.

Comme je l'ai dit, certains seront certainement outrés, mais pour moi, ce fut de la Joie et de la Joie j'en avais vraiment besoin et cette Joie là, elle demeure..

                                             "Jésus que ma Joie demeure"....

jeudi 29 mai 2014

"Se méfier des phrases toutes faites"....

Un certain nombre d'entre vous savent je j'ai été opérée au mois de Mars et que l'intervention n'a pas donné du tout les fruits attendus et que j'ai dû être réopérée.

Physiquement et psychologiquement ces mois ont été très éprouvants.

La psychologue que je suis est capable de faire un diagnostic et je peux affirmer que je suis dépressive (pas la dépression grave, mais dépression quand même) ce qui montre que cet échec outre la fatigue a touché quelque chose au niveau de mon image, au niveau de mon existence, ou comme on disait, au niveau de mon narcissisme.

Actuellement, même si ce coup ci, tout se passe "normalement" je suis en miette. C'est certainement important que je vive cela, parce que de tout on apprend quelque chose mais être en miette c'est faire l'expérience d'une certaine impotence. Je pense que Papa Freud, parlerait même de la pulsion de mort qui va vers la séparation et les miettes c'est bien ces petits morceaux qui partent dans tous les sens et quand il s'agit d'un vase en miette, on ne peut plus le recoller.

Je sais que beaucoup de personnes ont prié pour moi, je les en remercie. Je pense que cela a permis entre autre que la relation avec le chirurgien se passe bien, sans colère ni récriminations de ma part, et que je supporte cette reprise qui a quand même été assez rude. Je pense aussi que cela m'ouvre les yeux sur ce besoin que j'ai de contrôler, de prévoir, de maîtriser dans la mesure du possible.  Là je suis "le cas": la prothèse qu'il a fallu changer. J'aurais bien voulu ne pas être un cas.

Quand on navigue dans le milieu chrétien, il y a des personnes bien intentionnées qui se sentent mandatées pour vous sortir des phrases qui sont pour elles importantes, mais qui peuvent faire plus de mal que de bien. Une de ces personnes, que par ailleurs j'admire beaucoup pour sa foi m'a dit que je ne devais pas oublier que Dieu ne faisait pas vivre des choses que je ne pouvais pas supporter. Je pense que cela renvoie à la phrase de Rm 8: nous savons d'ailleurs que tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessin".

J'ai toujours considéré que ce que je vivais était une épreuve et qu'un jour elle prendrait son sens. Je ne la considère absolument pas comme un combat spirituel, comme si ce vécu aurait pour but de me faire douter de la présence et/ou de l'existence de l'Esprit Saint. Mais cette phrase elle m'a énervée, Bien sûr qu'elle partait d'un bon sentiment, mais elle était aussi un peu comme un ordre et ça, désolée, mais je ne supporte pas. Après tout si j'ai envie moi de râler, et alors.. Ce que je vis n'est drôle ni pour moi ni pour celui qui partage ma vie, jour après jour. Cela ne m'empêche pas d'aimer, de demander que l'Esprit Saint me remplisse chaque jour un peu plus.

Je sais que je prie autrement pour le moment, et alors.. La prière du coeur me sert parfois de tremplin pour trouver le sommeil et il y a une si belle phrase sur mon coeur qui prie quand mon corps sommeille. Quand je suis prise par le rythme de cette phrase, (que je change un peu car je demande non pas que le Seigneur prenne pitié de moi, mais qu'Il me donne son Esprit Saint), alors tout moi peut se laisser aller, lâcher prise et si le sommeil vient, ma foi tant mieux.

Mais cette phrase prononcée de manière autoritaire, m'a montré qu'il faut vraiment faire très attention aux phrases sorties de leur contexte que l'on peut dire à des personnes qui sont dans la souffrance; Que telle ou telle phrase ait eu un impact important sur soi, c'est certain, mais cela ne veut pas dire qu'on puisse la généraliser.

Si quelqu'un me dit  que Dieu m'aime, je le sais et cela n'apporte rien de plus. Que quelqu'un me dise que je suis précieuse aux yeux de Dieu je veux bien, mais je ne suis pas précieuse à mes propres yeux, alors ça m'énerve. Je dois dire que le jour où j'ai retrouvé dans l'Apocalypse la phrase" j'essuierai toutes larmes de leurs yeux" j'ai été consolée, même si j'ai continué à pleurer. Alors faire attention à ce que l'on dit, faire attention au ton que l'on emploie, ne pas se projeter comme disent les psychologues.

Ce que je veux dire, c'est que lorsqu'on utilise une phrase de l'écriture pour l'asséner à quelqu'un il faut vraiment penser à ce que l'on fait, à ce que l'on dit, et se dire que cette phrase ne va pas forcément faire du bien. Arriver à se distancer de l'autre. Il m'arrive parfois en écrivant à des amies qui ne peuvent pas croire en un Dieu qui les a confrontées au mal d'écrire des phrases qui viennent de l'écriture, des phrases qui viennent toutes seules, seulement curieusement je le mets en Je... C'est moi qui leur dit qu'elles ont du prix à mes yeux (et c'est vrai). Si je leur dit qu'elles ont du prix pour Dieu, elles vont me rire ai nez (enfin peut être pas, mais ça n'aura aucun sens).Quand je parle de Paix, c'est la Paix que je désire pour elle, que je demande à Dieu pour elle, mais l'important c'est que moi je puisse être un instrument de Paix pour ces personnes qui par ailleurs sont des amies.

Alors j'en reviens aux miettes... Oui je me sens en miettes, seulement les miettes c'est parfois plus digeste qu'un gros morceau bien compact. Et cela permet de toucher peut être plus de petits poissons.

Jette ton pain sur l'eau, à la longue il te reviendra Quohelet 11... Alors peut être faut il arrêter de porter de l'eau pour s'émietter. Mais ça c'est l'Esprit qui sait ce qui est bon et ce qui concourt au bien, même si moi je me contente de vivre cela un jour après l'autre.

vendredi 23 mai 2014

le pardon: remise en cause...


Quand je suis parfois amenée à parler du pardon avec des personnes qui ont vécu l'innommable, je me sers d'une phrase de Lytta Basset qui dit que sur la croix, Jésus ne pardonne pas à ses bourreaux, mais dit" Père pardonnes leur, ils ne savent pas ce qu'ils font".

Cela a toujours été très important pour moi de constater que Jésus remet le pardon à son Père, ce qui d'ailleurs est conforme à l'écriture, puisque Dieu seul pardonne et que l'on a bien reproché à Jésus de pardonner, comme s'il prenait la place de Dieu.

Mais hier, comme je suis en relation avec une amie qui a été violée par quelqu'un qui avait prémédité son acte, la deuxième partie de la phrase de Jésus, m'a littéralement sauté au visage: qu'en est il de ceux qui savent ce qu'ils font.

Car ce viol était prémédité, l'homme qui l'a perpétré était un récidiviste. Ce fut un viol  "raciste" commis par un musulman sur une femme juive. Par quel miracle s'en est elle sortie, pourquoi le phrase: "je veux revoir mes enfants" a mis fin à son supplice, alors qu'il essayait de l'étouffer, cela reste un mystère. Et comme ce viol était filmé, il est comme un double viol. Il savait tout à fait ce qu'il faisait celui là. Je ne peux pas dire que celui la ne savait pas ce qu'il faisait.

Peut être que des psychologues spécialisés dans les entretiens avec les auteurs d'agressions sexuelles, me diront que de telles personnes vivent un dédoublement de la personnalité quand elle font cela, peut être. Mais un adulte a toujours le choix. Là il a choisi le moment, le lieu, les instruments.. La haine qui était en lui est peut être liée à son enfance, mais ce n'est pas suffisant comme explication.

Que ceux qui ont mené jésus sur la croix étaient (du moins la foule) manipulé par les prêtres, que les prêtres sans le savoir rentraient dans le dessin de Dieu, d'accord (il vaut mieux qu'un homme périsse pour  la nation elle ne périsse pas), d'accord aussi. Mais quand quelqu'un commet le mal qu'en est il du pardon à lui accorder?

Par ailleurs cette amie, qui a eu une éducation chrétienne d'un rigorisme à faire dresser les cheveux sur la tête (l'amour qui permet justement le pardon, cela elle ne connait pas), se sent quelque part coupable de ne pas pouvoir pardonner, parce qu'on lui a inculqué cela"il faut pardonner comme Jésus a pardonné sur la croix". Or comme je l'ai dit, Jésus a demandé à son Père de le faire et ce parce que ces hommes ne savaient pas ce qu'ils faisaient. Et j'en connais des personnes ayant été violées dans leur enfance auxquelles la seule chose qu'on leur demandait était de pardonner à leur agresseur et de demander pardon pour les déviances que cet acte avait pu provoquer en elle. Cela c'est de la folie et pas de la folie douce.

Alors que répondre? Certes il y a la prière de Jésus: "pardonne nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé.. "mais cela pose que question de l'offense. Quand l'offense fait de vous une chose, quand elle vous dégrade, quand elle veut vous déshumaniser, cela n'a rien à voir avec une prise de bec, un mensonge, voire même un vol. Je pense qu'il y faute et faute, offense et offense.

Jésus a donné sa vie pour que les hommes aient la vie. Alors comment vivre cette mort qui est donnée par ce type d'offense qui justement prend votre vie, la considère comme impure, vous considère comme indigne de vivre? Peut-on pardonner?

Il est évident pour moi qu'il y a des actes de cet ordre là qui sont le Mal et qu'il est impossible de pardonner, du moins comme cela, sans qu'un énorme travail se soit fait en soi, mais l'important n'est pas le pardon, mais que la personne puisse sortir de la honte, de la culpabilité, de la souillure, qu'elle puisse sortir de ce statut de victime pour redevenir quelqu'un qui peut dire" Je", qui peut se mettre debout, qui peut couper ce lien qui la relie en permanence à ce "mal faiteur". Ensuite peut être que le pardon sera possible. Si déjà cette personne arrive à sortir de la haine qui a été mise en elle, à se dépêtrer du mal qui a pris possession de tout son être, alors quelque chose de l'ordre de la vie est gagné.

Que le procès puisse rendre une certaine dignité, peut être, je l'espère, mais je n'en suis pas certaine. Et là c'est quelque part le regard social qui vous dit: cet homme va payer, mais si cet homme ne reconnait pas que ce qu'il a fait est le Mal, si lui ne demande pas pardon (ce qui ne veut pas dire qu'il faille le lui accorder ce pardon), se venger n'est pas une solution. Un certaine nombre de chrétiens en s'appuyant sur les évangiles disent que si l'offenseur ne reconnaît pas sa faute et ne demande pas pardon, il n'y a pas de pardon à accorder, ce qui montre l'importance de la parole. Peut être que si l'agresseur demande pardon, il redevient être de parole et cela peut changer le regard que l'on porte sur lui. Il sort de l'animalité pour devenir homme.

Alors est ce possible de pardonner à quelqu'un qui sait ce qu'il fait? Je n'en suis pas sûre.

Et pourtant au fond de moi, je sais que le seul moyen de s'en sortir, de sortir de ce statut de victime qu'il est parfois si difficile de faire reconnaître, c'est de pouvoir se lever, être debout et dire c'est fini, deviens ce que tu veux, mais moi je n'ai plus rien à faire avec toi.

Le lien que tu as crée pour m'assujettir, je le coupe, je suis libre de toi.

Peut etre qu'un jour je te donnerai mon pardon, mais cela c'est une autre histoire.

Les chrétiens disent souvent que c'est parce qu'ils ont fait dans leur vie l'expérience du pardon de Dieu (sa miséricorde, comme si Dieu avait pour fonction de détruire ceux qui ne le connaissent pas et qui ne comprennent pas son amour pour les humains) qu'ils ont compris que Dieu les aimait. C'est certainement vrai pour certains. Mais je ne pense pas que mes enfants ont compris que je les aimais parce que je pardonnais leurs bêtises. Ils ont compris (enfin je l'espère) que je les aimais et que du coup même si je pouvais punir, cela ne rompait pas l'amour qui existait, et que pardonner c'est les regarder comme des êtres en devenir, pas englués dans ce qui a été mal fait.

Mais pour moi, l'amour précède le pardon.

Ce que je veux dire c'est que quand ces personnes détruites peuvent faire l'expérience qu'elles sont aimées telles qu'elles sont, alors leur regard sur elles et sur les autres peut changer. Peut être qu'un pardon peut être donné.

 Mais pour moi l'important c'est peut être que ceux qui se disent enfants de Dieu, prient pour que l'Esprit Saint vienne apaiser, pacifier, purifier, ces personnes détruites. Alors seulement la question du pardon se posera. Elle n'est pas première, elle est seconde. Si Jésus ne nous avait pas aimé le premier, serions nous capables aujourd'hui de pardonner?

mardi 6 mai 2014

Oppression

Quand j'ai été chez la thérapeute qui fait les massages shiatsu, elle m'a dit: il n'y a pas de colère en vous, mais de l'oppression oppression que j'ai ressenti jusque dans le poumon droit qui n'arrivait pas à respirer.

J'ai été étonnée par cette capacité de ressentir en elle, ce que je ne ressentais pas en moi, du moins pas consciemment.

La colère, je pense en avoir parlé, elle ne sert à rien, elle use alors elle n'est pas bonne. Aujourd'hui j'aimerai "comprendre" pourquoi cette intervention a foiré (même si je récupère une marche presque normale dans quelques semaines), mais la colère, ça prend la tête et ça ne sert à rien, du moins elle ne m'est pas nécessaire au point ou j'en suis. A la limite "bénir" ce chirurgien est bien plus important en tous les cas pour moi, car cela me permet d'être "debout" en paix.

Je viens de lire une belle phrase de  Madeleine Delbrel: " Il ne nous est pas demandé d'être forts aux moments de souffrance. On ne demande pas au blé d'être fort quand on le broie mais de laisser le moulin en faire de la farine".

Mais l'oppression c'est autre chose. Etre opprimé c'est ne pas pouvoir faire, c'est être restreint dans sa liberté, dans sa manière de vivre, cela évoque la prison. Et avec cette jambe qui ne me permet pas di vivre normalement, je me sens comme emprisonnée dans un corps qui ne se laisse pas ou peu oublier. Il y a tellement de gestes qui restent difficiles, qui exigent des contorsions pour arriver à enfiler par exemple un bas, une chaussure...

J'ai parlé de blessure narcissique parce que ça c'est mon vocabulaire. Oui je suis blessée dans ma représentation au plus profond de moi. C'est dur de se déhancher pour pouvoir marcher, c'est dur quand le mouvements les plus simples font mal , oui c'est dur. Or pour moi qui dit blessure narcissique, dit atteinte au Soi, à l'être profond qui est en soi et il est évident que cette atteinte peut provoquer quelque chose de dépressif.

Or ce dépressif, je l'ai vécu presque plus difficilement que l'atteinte somatique, parce que c'était le temps du carême, le temps de la semaine sainte et que sans cesse se concentrer sur soi, sur son petit "Je " c'est énervant. Car pour moi l'important du travail spirituel c'est de pouvoir se décentrer, ce qui ne veut pas dire mettre à mort le Je qui est en moi, mais le mettre en relation avec le Tu de l'Autre, pour accéder au Nous. Or là, j'ai vécu avec ce Je qui me bouffait littéralement, qui m'oppressait d'une certaine manière.

Comment en sortir, comment guérir de cela, parce que vraiment cette centration quasi permanente est assez insupportable, même si elle ne m'empêche pas d'être en relation avec d'autres.

Au Chemin Neuf, quelqu'un m'avait dit quand je lui parlais de cette souffrance liée à ce relatif échec que je pourrais demander la prière des frères. Bon, alors là, la première réaction a été, parce que je déteste ce vocabulaire de "demande LA prière" une espèce de recul. Recul renforcé par le fait que comme je ne supporte pas les groupes de prières, je ne me sens pas vraiment  en communauté avec eux, alors demander la prière des "frères", pas très honnête si je puis dire.

Bien sur je connais la phrase de l'apôtre Jacques, dans son épitre, qui parle d'onction d'huile pour les frères malades et de prière, mais suis-je malade. Pour moi la maladie c'est ce qui vous cloue au lit, alors d'une certaine manière je ne suis pas malade sauf que ce que je vis c'est un handicap, une infirmité, et une dépression, parce que quand même il faut reconnaître que avoir la larme à l'oeil presque en permanence ce n'est pas "normal", même si c'est compréhensible. La seule chose, c'est que cela ne me dérange pas trop, tant pis pour le regard des autres.

Alors, ça a travaillé, et quand ça travaille il y a un moment où je sais que je peux , que je dois me jeter à l'eau. Cette demande de prière, je l'ai faite, ce qui d'emblée me faisait découvrir que ce n'était pas moi qui guidait, mais moi qui était guidée (j'en ai parlé de ce changement).

Il s'est alors trouvé que les offices de la semaine sainte aux quels je ne pensais pas pouvoir assister ont été célébrés à Tigery et je considère cela comme un très beau cadeau on doit dire une grâce, pour respecter un certain vocabulaire.

La prière des frères je l'ai reçue après l'office du vendredi saint, à l'oratoire qui est un lieu que j'aime parce les fenêtres donnent sur ce magnifique platane qui m'a accompagné durant toute la radiothérapie. Oui, j'ai demandé une guérison, guérison du corps mais aussi guérison de ce centrement sur moi. J'avais en moi deux phrases: "et il les guérit tous", que l'on trouve dans les évangiles de Marc et de Luc, et "il essuiera toutes larmes de leurs yeux " dans l'Apocalypse. La première phrase, mais je n'ai pas été capable de la retrouver telle quelle, évoque des personnes qui mettent au pieds de Jésus tous les éclopés, tous les boiteux, tous les malades, et Jésus qui a comme un tas de malades qui s'empilent de plus en plus, sans se lasser les guéris. Il les guérit tous et cette abondance est quelque chose d'extraordinaire. Et là sur ma chaise, c'était vraiment cela que je ressentais.

Il y a eu un chant en langue, il y a eu je crois quelques versets du psaume 41, la guérison de la belle mère de Pierre, le passage de Pierre dont l'ombre guérit, et une image d'eau pure qui n'est plus entravée par les cailloux. Or cette image là, je la vis depuis que j'ai pu retrouver le chant dans le prière du coeur...

Je n'ai pas ressenti de chaleur, non, simplement des mains, des voix et la guérison (mais peut être que ma foi n'est pas suffisante) ce n'est pas la jambe, mais cette dépression, cette auto centration qui me bouffe, ou qui m'oppresse.

La guérison libère et c'est cela l'important, même si j'ai encore assez facilement la larme à l'oeil, mais pas de la même manière.

Alors....Une guérison, mais est cela l'important. L'important n'est il pas comme le disait une de mes amies d'être sur ce tout ceci pourra avoir un sens, aller vers une libération de ce besoin de contrôler ce que je peux contrôler ou anticiper et donc donc lâcher prise à ce niveau là.




vendredi 11 avril 2014

"Là où le bât blesse".

Je crois que ce qui est difficile, voir à limite insupportable c'est de constater que tout ce que j'avais prévu autour de cette intervention ne se déroule pas du tout comme je l'avais imaginé.

Il y a aussi ce que j'ai entendu pendant l'opération, le chirurgien disant: c'est une petite cicatrice, les muscles ne sont pas atteints et la petite dame elle va remarcher très vite. Et après en consultation, il me dit qu'il faut trois mois. Cela me semble bien discordant. La cicatrice n'est pas petite et les muscles mettent du temps pour récupérer. Alors je me demande un peu ce qui se passe et pourquoi je fais partie des cas qui ne "se passent pas comme une lettre à la poste".

En acceptant la date du 5 Mars pour l'intervention, date qui nous empêchait de retourner aux Arcs cette année, je pensais vraiment être revenue dans le monde des vivants, dans le monde "normal" sans béquilles pour la semaine pascale. Je sais qu'il faut 9 mois avant de pouvoir faire du ski, alors prévoir l'opération en mars était cohérent avec mon désir, puisque le but de cette prothèse c'était être libérée du blocage de l'articulation pour aller vers un mieux être. Or là, pour le moment si le blocage de l'articulation est levé (même si je dors toujours sur le dos avec un oreiller pour éviter une possible luxation de la prothèse) pour le reste c'est dans la perte et non dans le gain.

Il était évident pour moi que je pourrais célébrer la semaine sainte au Prieuré comme tous les ans, car ces trois jours sont importants pour moi et j'y tiens.

Or, actuellement rien n'est moins sur. Je ne me vois même pas tenir le temps de la messe des rameaux, même en allant m'asseoir dans l'église pendant la lecture du texte et la bénédiction des rameaux. Je ne me vois pas écoutant (même assise) la longue Passion selon Saint Matthieu. Il en est de même pour le jeudi Saint, le vendredi Saint et à fortiori la veillée pascale. Me dire que je ne pourrais pas passer une petite heure le vendredi saint dans la chapelle du Prieuré, cela me pèse sur le coeur.

Alors il y a une déception: ce que j'avais prévu, imaginé ne se réalise pas. Est ce que cela démolit mon besoin de contrôle, mon besoin de maîtrise, ma peut être toute puissance? Je ne sais pas. Bien sur je vais faire avec, car que faire d'autre, mais est cela qu'on appelle le lâcher prise?

Là je ne peux pas me cramponner, parce qu'il n'y a rien pour s'accrocher, pour se cramponner. Je ne peux pas aller plus vite que la musique et même si on m'a rabâché dans mon enfance que "impossible n'est pas français" et que "vouloir c'est pouvoir", là, même si je fais ce que je peux que ce soit pendant les séances de kiné ou chez moi, c'est à un autre niveau que ça se passe, je ne peux pas faire certaines choses, je ne peux pas marcher sans cannes, je ne peux pas plier facilement cette jambe, je ne peux pas.

Est ce que cela démolit l'image que j'ai de moi, peut être. Je me supporte mal avec les cannes, je me supporte mal ayant du mal à sortir de mon lit le matin et de trouver que la cuisine c'est bien loin, je me supporte mal en train de m'accrocher un peu aux meubles pour avancer. Je ne m'aime pas beaucoup comme cela, même si je crois que c'est du temporaire. je dois bien m'accrocher à cette notion de temporaire, sinon ce serait une sorte d'échec.

Bien sûr s'il n'y avait pas eu d'hématome, pas de chute de fer, pas de... Mais il y a eu et c'est comme ça. Mon corps a réagi comme cela. Est ce que j'en voulais vraiment de cette opération? Oui dans la mesure où compte tenu de mon âge et de l'ostéoporose c'était maintenant qu'il fallait la faire, non parce que comme je l'ai dit d'une part le contact avec le chirurgien n'a pas été bon  et aussi parce que malgré la douleur, je vivais pas trop mal avec cette coxarthrose. Et puis comme je l'ai dit, une prothèse reste une prothèse et qu'il y a quand même une amputation.

Je ne sais pas si ce qui m'arrive peut se solutionner avec du "lâcher prise", parce que pour moi le lâcher prise ce n'est pas cela. Le lâcher prise c'est arrêter de se cramponner à quelque chose ou à quelqu'un pour que le lien trop fort se transforme en autre chose.

Là il me faut accepter peut être de vivre un certain temps avec une image comme amputée de moi même, de mon autonomie, de mon indépendance.

La petit phrase "laisser le temps au temps" je ne l'aime pas, même si je la comprends. Est ce cette incapacité de maitriser le temps, de savoir comment ça va évoluer qui me fait mal?

Peut être que ce que je vis là, ce que je n'ai vraiment pas choisi de vivre, ce serait comme accepter de laisser bousculer, de se laisser balloter par le souffle du vent ou le souffle de l'eau, et ne sachant pas ce qui va advenir. De toutes les manières, je n'ai pas le choix. Mon corps a mal, ma jambe qui me parait plus courte que l'autre ne me porte pas ou très peu, et la fatigue n'est pas complètement derrière.

Abandonner des projets ce n'est pas simple. Même si ce sont de tous petits projets, peut être trop ritualisés.

Je pense à ce que Luc fait dire à Paul dans les Actes: Le Saint Esprit nous ayant empêché d'aller à tel ou tel endroit nous.. Là je me dis que c'est peut être le Saint Esprit qui en me dérangeant dans mes projets veut me pousser à aller vers un ailleurs. Cet ailleurs faut il l'inventer ou va t il le créer pour moi?

Il est certain que l'idéal ce serait de pouvoir louer Dieu à la manière de Carrother, c'est à dire de croire au plus profond de moi, que c'est ce qu'il y a de mieux pour cette année, que si le chirurgien  a bâclé son travail (parce que c'est ce que je crois), cela a été voulu et décidé pour mon bien. Mais là il faut que l'Esprit Saint de mette tout seul au travail en moi, parce que moi, ça je ne sais pas le faire.

Dire merci parce que je vais me retrouver à la maison et non pas au Prieuré, dur dur dur.

C'est peut être cela le lâcher prise , faire confiance. Mais pas facile l'apprentissage. En tous les cas il s'agit bien de renoncer à une certaine habitude, à une certaine maîtrise pour aller malgré la raideur de cette hanche, malgré sa faiblesse aussi, vers autre chose et être sur que cet autre chose est ce qui est choisi pour moi.

Pas facile de louanger dans ces conditions, je prends exprès ce ce terme parce que louer est un moment où cela sort tout seul de soi, ces moments bénis qui sont comme donnés, louanger, il y a pour moi la notion de l'effort, de l'effort qui décentre de soi, de l'effort qui tourne vers Dieu envers et contre tout et qui permet de vivre cela comme une naissance.

Mais que c'est difficile. Oui "je suis trop petit pour faire de grandes choses... Et ces petites choses me semblent une montagne.

Et pourtant au fond du fond de moi, je sais que cela est bon.


mardi 8 avril 2014

Malaxer.. Mal axée

Cela fait quelques jours que j'ai l'impression que cette intervention chirurgicale m'a fait passer sous un rouleau compresseur.

Or l'image qui s'associe à cela, c'est celle du rouleau à pâtisserie de ma grand-mère et donc à une pâte que l'on roule, que l'on laisse reposer ensuite, puis que l'on  retravaille. Je ne sais pas si ce sera une pâte brisée (en ce moment c'est un peu comme cela que je me ressens) une pâte feuilletée (au quel cas il faut beaucoup de patience et de savoir faire), une pâte sablée ou même un crumble.

Ce que je veux dire, c'est que quelque chose se malaxe en moi, et que cela prend du temps. Je ne sais pas quelle forme cela prendra, mais pour le moment il faut attendre et par certains côtés je ne décide rien, je laisse faire le dessin de Dieu en moi. Et puis la pâte c'est une chose, la cuisson c'est autre chose.

Pour en revenir à l'image de la pâtisserie, il s'agit bien de mélanger en respectant des règles, mais ce mot de malaxer peut s'entendre différemment: on peut le scinder en deux; mal axé. Or c'est cela que je ressens dans mon corps depuis l'intervention.

Il y a eu cette sensation bizarre en salle de réveil avec un axe horizontal et non plus vertical, car le tremblement du fait de la rachialgie n'atteignait pas les jambes que je ne sentais pas, que j'avais comme perdues.

Il y a cette dissymétrie entre les deux jambes, avec une qui fonctionne, et l'autre qui par moments est un peu morte, qui tremble facilement, qui ne me porte pas. Cela ne veut pas dire que je ne la sente pas, mais c'est comme si l'axe était décentré.  Là il s'agit de l'axe vertical, mais le "être debout" ce n'est pas gagné.

Cela me rappelle cette époque où l'on avait diagnostiqué un déséquilibre du bassin (j'avais 10 ans, et en fonction de la croissance le déséquilibre est normal). Cela m'a valu des chaussures montantes orthopédiques, des semelles et surtout une chanson que mon père ne se privait pas de chanter:" il faut la voir, le long de la rivière, boitant par devant, boitant par derrière, la jambe droite qui cloche un tout petit peu, et la jambe gauche qui crie, au feu au feu." Cette chanson il me l'a rabâchée pour me montrer qu'il était un bon père, et que grâce à lui je marcherai normalement, mais c'était vraiment pervers de me traiter de boiteuse alors que c'était faux.

Et là, avec ces cannes, j'ai l'impression que je n'arrive plus à marcher droit, que tout est de travers et que je suis désaxée.

Et j'ai beau avoir tout le courage du monde, je ne peux pas aller plus vite que la musique, je dois accepter ce malaxage interne pour que le" mal axage" se corrige petit à petit, que je trouve une nouvelle manière d'être (et je suis sure que le physique réagit sur le psychique) donc que quelque chose de neuf va sortir de cela..

En attendant, il faut peut être partir à la chasse de levain ancien pour qu'il n'en reste rien et préparer une pâte neuve pour ce temps pascal qui approche.

 Je me suis d'ailleurs rendue compte d'une chose  étonnante, enfin pas tant que cela... On dit toujours "suivre" Jésus, or moi, suivre je n'aime pas trop et je sais que lorsque je fais du ski, souvent j'ai dans l'idée que Jésus est avec moi, à côté de moi, que parfois je lui dis merci quand j'ai évité une chute et que j'ai l'impression qu'il me tient par la main, mais il y a aussi l'envie de lui montrer le monde par mes yeux, pour qu'il voit par moment cette beauté. Je veux dire que d'une certaine manière c'est moi qui lui fait de la place, qui décide. Or suivre ce n'est pas cela, et ce que je vis dans mon corps en ce moment c'est un peu l'apprentissage du suivre. Et c'est loin d'être facile. On a beau être courageux, on a beau avoir envie de faire le mieux possible, il s'agit quand même de reproduire ce qui a été montré par l'autre. Alors peut être que le malaxage qui doit conduire à un réaxage pourra me permettre de rentrer dans cette autre dynamique.


dimanche 16 mars 2014

Folie...

Souvent le dimanche, quand je vais au Prieuré je passe un peu de temps à l'oratoire. C'est un lieu dépouillé, il y a une grande croix avec le Christ de Saint Damiano, celui qui a parlé à François d'Assise. Quand je contemple cette icône, j'ai l'impression que Jésus (qui d'ailleurs ne porte pas la couronne d'épines) est à la fois sur la croix et pas sur la croix. Qu'il est déjà dans cet ailleurs de la résurrection où il veut nous emmener. Acte dans le temps, la crucifixion, mais acte hors du temps, mais acte qui se prolonge.



Là où j'ai un peu de mal c'est avec le visage, car je ne sais pas trop où il regarde et qui il regarde. là encore, Il est là et il n'est plus làC. 

Ce qui est étonnant c'est que l'oeil et la pupille font un tout. 

Il faut dire aussi qu'il y a dans l'oratoire un grande boule en verre à l'intérieure de la quelle se trouve une petite boule noire qui contient une hostie, présence réelle). Sue la boule de verre le soleil se réfléchit et cela m'a permis de prendre une photo car je trouvais cela si beau, ce soleil qui faisait un peu penser à la transfiguration.

On voit bien le soleil qui se réfléchit ainsi que la lumière. On devine la bible qui est posée sur le sol. 

j'ai regardé ce tache lumineuse un petit bout de temps, puis je suis revenue à l'icône.Et là, il s'est passé quelque chose, c'est peut être pour cela que je parle de folie, mais ce que j'ai vu, je l'ai vu, même si le soleil m'avait un peu éblouie. j'ai vu que du sang coulait du pied gauche, cela faisait des gouttes , un peu comme ces gouttes qui tombent sur une vitre un jour de pluie. Ces goutes, elles me disaient que oui, du sang a été versé une fois dans le temps, mais que là encore cela confinait hors de temps. 

Comme je savais que lors de l'intervention chirurgicale que je devais subir, je perdrai beaucoup de sang, c'est un peu comme si ce sang me faisait un signe: son sang et le mien, et ce n'était que le pied gauche qui saignait (ma jambe gauche). 

Ce que j'ai ressenti c'est cette immense compassion de Fils pour mous, compassion qui perdure à chaque instant, dans le temps et hors du temps. 

Voilà pour la première folie. 

La seconde, je dirai qu'elle n'est pas de mon fait. Je suis allée voir le frère Benoît qui m'accompagne dans mon chemin de découverte de la Présence. Je lui ai demandé de me bénir et il a posé ses mains sur cette hanche qui allait être opérée, sur mon coeur, sur mon front et à chaque fois il a prononcé des mots que j'ai oubliés, mais qui étaient comme enveloppants et sécurisants; 

Ensuite il y a eu l'intervention, j'ai donc une prothèse de hanche et du sang il y en eu. Il y en a eu dans le redon (cette bouteille sous vide qui permet de draîner le sang qui est dans la plaie) et surtout il y en a eu, quand je suis rentrée chez moi et cela ce n'était pas prévu. Alors je me demandé si ce sang que j'avais vu couler goutte à goutte un peu comme des larmes, ce n'était pas quelque chose d'un peu prophétique, un don: ça va saigner chez toi. Comme je l'ai dit un peut être un peu fou, mais si c'était un signe, alors cela veut dire aussi que ce qui m'arrive n'est pas n'importe quoi, que ce peut avoir du sens, même si pour le moment je peste. 

Quant à la troisième folie, elle risque de ne pas plaire parce que je me permets de faire ce que j'ai toujours eu envie de faire: prendre le corps du Christ entre mes mains et le contempler là.. 

Je veux dire que lorsque je reçois la custode qui contient l'hostie, c'est pour moi un grand plaisir simplement de la savoir là, à côté de moi, simplement là. Quand je le décide, cette custode je la prends dans mes mains, je l'enferme dans mes mains, et il m'arrive de la poser sur les parties de mon corps qui sont malades, que ce soit ma jambe, mais aussi ma tête, je veux dire mes pensées. Je ne sais pas si ma foi est importante, mais simplement je sais que la guérison est possible si je la demande. 

Il y a ensuite ce temps où je peux prendre l'hostie dans la main, la regarder, la contempler, ne pas être obligée de la porter rapidement dans ma bouche et cela c'est un temps si précieux, un temps où oui, je tiens son corps entre mes mains, mes mains de laïc, mes mains non consacrées, mais j'aime ce temps où j'ai du temps. Il m'arrive aussi de la regarder dans la lumière avant de la poser dans ma bouche et là encore de prendre le temps. Je n'aime pas trop parler de "fusion" mais pour moi à ce moment là, parce que je ne suis pas pressée, parce que j'ai pris le temps comme je le sentais, comme j'en avis envie, il y a la réalité de devenir la demeure et de savoir que ce pain là, est un pain source. 

Le Psaume 104, parle de deux pains (versets 14-15) le pain qui est tiré de la terre comme le vin et l'huile, et le pain qui réjouit le coeur de l'homme, et je pense que ce pain que je reçois, c'est bien le pain qui me fortifie. 

Alors je dois dire que ce temps peut être pas très catholique, puisque je me mets dans une position pas très humble, est pour moi un temps de joie. 

Que j'aimerai que ce temps de communion dans les églises puisse devenir un temps où chacun aurait le temps de contempler celui qui le nourrit, celui qui fait briller son visage, celui qui est, qui était et qui vient.

J'espère juste que cette folie très intime n'est pas choquante pour mes amis lecteurs.

jeudi 27 février 2014

Le présent.

Il y a une chose que je sais très bien faire, c'est anticiper, prévoir. Le nombre de fois où je pense à ce que je vais faire pour le ou les repas alors que je suis dans le temps qui est un temps pour Dieu, cela ne se compte pas.

L'imagination, ça marche très bien, on connait tous la fable de Pierrette et du Pot au Lait.

Je vais me faire opérer de la hanche la semaine prochaine et je passe mon temps à non seulement penser à ce qu'il faut prévoir (faire le maximum dans le jardin), ne pas laisser trop de linge, penser à ce que mon mari pourra se faire comme cuisine (donc essayer de laisser des légumes préparés), mais aussi à me dire: mercredi ce sera le jour de l'intervention, quant je reviendrais dans ma chambre, dans quel état serai-je? Est ce que j'aurais mal? Est ce que je pourrais bouger. Quand est ce que je pourrais m'asseoir? Et puis après il y a jeudi, là je sais que je me mettrai debout, vendredi, normalement ça sera derrière et ça ira mieux, etc.

Il y a cette anticipation de ce temps où je serais au moins un peu handicapée, ou je ne pourrais pas faire, pas aller dans le jardin, pas faire dans la maison, bref, tout ça ça tourne.

Et je viens de me dire que je ne sais absolument pas si je serai vivante aujourd'hui ou demain alors que l'important est de faire ce que je fais au présent et d'en gouter.

Je veux dire que là, je suis bien installée sur mon lit, avec l'ordinateur sur mes genoux. Alors au lieu de me demander comment je ferais à la clinique avec l'Ipad et leur WIFI, je peux simplement me dire que aujourd'hui je suis bien. Que j'entends le bruit des touches, la chaleur de l'ordinateur, le calme de la maison, que je peux voir le jardin, les toits des voisins.

Je ne dis pas que c'est facile, parce que anticiper c'est presque de l'automatique, mais si anticiper cela provoque de l'inquiétude, ce n'est pas bon.

Il y avait une chanson autre fois: "chante oui chante comme si tu allais mourir demain". Il ne s'agit pas de tomber dans la morbidité ni de faire comme si le futur n'existait pas, mais simplement de ne pas se laisser manger par lui et d'essayer d'être dans le présent, même s'il devient immédiatement passé. A trop penser à ce qui va être difficile, à ce qui va être pris au niveau de l'autonomie, je finis par presque déprimer, et bien ça, je ne le veux pas.

Ceci dit, je ne suis pas très très douée, mais peu importe.

mardi 4 février 2014

colère et/ou compassion

Quand je suis en colère contre quelqu'un, je laisse monter en moi ce qui se passe, et je ne m'en veux pas de ma réaction. Si  l'autre a poussé un peu trop le bouchon, pourquoi est ce que je ne réagirai pas. Cela veut pas dire que je vais lui voler dans le plumes (je ne sais pas faire, vive une certaine éducation), mais en moi, je laisse monter les mots, les affects, le sentiment d'injustice aussi. Et il est aussi question de me protéger.

Je refuse de me laisser manger par l'autre. Je peux donner, mais jusqu'à un certain point. Cela c'est ma réalité.  Le christianisme que j'essaye de vivre, doit m'aider à discerner jusqu'où je peux aller, pour ne pas me faire manger, sans pour autant vivre repliée sur moi même. Je dois reconnaître que c'est un exercice assez difficile et que le recours à l'Esprit Saint m'est nécessaire. Le laisser faire.

Mais il y a aussi quelque chose qui a beaucoup compté pour moi, c'est la compassion. L'image que j'ai retenue est celle de quelqu'un qui accompagne une personne malade, qui est avec elle, et qui voit cette personne avec une sorte de halo de fumée noire. Le travail de la compassion est de souffler avec tout l'amour qui est en soi sur cette fumée, pour la faire s'envoler un tout petit peu, pour la remplacer par un halo lumineux qui est ce que moi, je peux donner à l'autre, non pas que je crée cela, mais parce que c'est en moi et que je peux le donner.

Le problème c'est que quand je suis prise par la colère, la compassion n'existe plus.

C'est cela que j'ai découvert récemment. Alors certes je peux ressentir ma colère dans un premier temps, mais dans un deuxième temps, il est important que je puisse me représenter le coeur de la personne qui m'a agressé( et qui se sent surement agressée par moi)  comme un coeur en souffrance, un coeur avec son halo de noirceur qui l'empêche d'être aussi en phase avec le reste du monde (car la colère quand elle vous pousse à vous croire victime, vous isole et augmente votre solitude). Et une fois que je peux visualiser cela, il m'est alors possible de travailler pour envoyer de la lumière douce mais forte pour dissiper un peu ce mal qui est présent.

Cela me permet aussi de me rendre compte que moi aussi j'ai besoin de compassion, que mon coeur a besoin d'être comme purifié par quelqu'un qui prend soin de moi, qui m'aime  et du coup de ne pas tellement me différencier de la personne qui m'a mise  en colère.

Alors la colère oui, mais à condition qu'elle permette la compassion qui est une autre manière de donner de son temps et de son coeur.

jeudi 2 janvier 2014

Aimer ou pardonner.

C'est un billet ancien, je ne me sens pas de le mettre aux oubliettes, alors il est sur ce blog là.

Encore un coup l'évangile du fils qui a tout dépensé... Luc 15, 1-31 et je me disais ce mot de pardon il me gonfle, j'espère qu'on ne va pas en parler. Le célébrant s'est centré sur "perdu/ retrouvé" en partant des objets perdus que l'on retrouve, des personnes perdues de vue que l'on retrouve (ou pas), de la joie du père qui retrouve son fils. Un peu question de pardon, mais pas trop.

Et je me disais que le message ecclésial est bien trop centré sur le le péché, sur le pardon. L'hypohèse étant: je me rends compte de mon péché qui va me conduire après ma mort dans un mauvais lieu, je vais être perdu (ou je le suis déjà). Dieu si je lui demande pardon va m'entendre et je pourrais gouter sa miséricorde, donc son amour, mais la miséricorde est toujours première et cela finalement me pose question (m'a toujours posé question).

Mais moi je suis en relation avec des personnes qui pour la plus part ont entendu parler de Dieu quand elles étaient petites, qui ont été victimes d'abus sexuels. Alors comment peuvent elles entendre des choses pareilles? Comment demander pardon ou pardonner à des personnes qui ont fait de vous la demeure du mal et du malheur? Comment se pardonner à soi même la honte d'avoir subi de pareilles choses? Comment entendre le besoin de ces personnes d'être aimées? Car c'est de cela qu'elles crèvent ces personnes.

Comment leur faire entendre que ce Dieu qui a laissé faire cela est un Dieu de relation, qu'il est capable d'aimer, de remplir le vide, de combler le manque (ce que personne ne peut faire). . Une fois que ce dieu la est connu ou reconnu et cela ne peut se faire qu'en parlant de Jésus, alors la question du pardon peut se poser, mais elle est seconde ou secondaire.

Alors l'important ce n'est pas le pardon qui révèle l'amour (la miséricorde), non c'est la révélation de l'amour de Dieu et c'est loin d'être facile de le faire passer auprès de personnes qui ont vécu de telles atrocités.

Le message ce n'est pas convertissez vous mais laissez vous aimer (ce qui ressemble un peu au titre d'un film: qui veut choisir d'être aimé).

L'important pour moi c'est que l'amour de dieu qui est en moi puisse être communiqué à ces personnes. Si elles goutent cet amour, elles ne seront plus dans la honte, elles se pardonneront, elle s'aimeront et pourront alors aimer les autres autrement que ce qu'elles ont fait jusque là, car quand on a été mal aimé, il est difficile d'aimer l'autre sans le lier. Et ce que fait Jésus, c'est bien de délier pour que nous soyons reliés.

une fournaise et des liens qui sautent...

Il y a quelques jours j'ai eu envie de relire le troisième chapitre du livre de Daniel, en sachant que la partie "grecque" qui est pourtant très utilisée par l'église catholique dans l'office des Laudes du dimanche se trouve souvent "ailleurs".

Pour une raison qui m'échappe, j'ai l'impression que ce texte (et c'est la même chose avec le texte des Maccabbées qui rapporte le martyr des 7 fils) je le connais depuis toujours.

Ce qui est certain c'est que si on essaye de se représenter la fournaise dont il est question dans ce récit, elle n'est pas représentable, ce serait une sorte d enclos, avec un couvercle pour que le feu ne se répande pas par le haut, couvercle que l'on peut enlever soit pour y jeter des personnes, soit pour ajouter du combustible, mais aussi avec  des portes... On peut penser à un four de boulanger de dimensions immenses, mais même, cela ne va pas. 
Bref cela renvoie d'emblée à quelque chose de mythologique.

En fait ce à qui j'ai été très sensible, c'est que les 3 hommes sont jetés tout habillés sont jetés avec les mains liées (ou ligotés) dans le feu et que le feu brule ces liens sans les brûler eux.

Et cela a été quelque chose de très important pour moi, car des liens nous en avons tous, et peut être que pour en être libérés, il faut accepter de tomber dans ce feu sans savoir (et là c'est un acte de foi sans précédent) si le feu va nous consumer ou non. La réponse donnée au roi est pour moi superbe: Dn 316Chadrac, Méchak et Abed-Négo répondirent au roi : " Majesté, nous ne voulons pas essayer de nous justifier. 17Sache toutefois que notre Dieu, le Dieu que nous servons, est capable de nous sauver ; oui, il nous arrachera à la fournaise et à ton pouvoir. 18Et à supposer qu'il ne le fasse pas, sache bien que nous refuserons quand même de servir tes dieux et d'adorer la statue d'or que tu as fait dresser". »

SI  on prend la traduction du Daniel grec (ici la Tob), la prière qui monte de la bouche d'Azarias est une prière magnifique (elle n'est pas lue tous les dimanches pour les laudes ce qui pour moi est bien dommage...), mais il y a la fois la notion de communauté (c'est tout le peuple qui s'est détournée, par les 3 hommes) et c'est à cause de cela qu'ils sont en quelque sorte pris en otages, liés par des liens de servitude. Et ces liens peuvent (et c'est bien le message de de texte) être otés,


Ce que j'aime aussi dans ce texte, c'est que cette prière ouvre une sorte de passage, une ouverture: on nous dit que le fait que les hommes ne soient pas morts provoque d'une certaine manière la fureur de ceux qui les avaient condamnés et que la fournaise est comme on dit chauffée encore plus fort, et que par l'ouverture de la louange passe un ange  49Mais l'Ange du Seigneur descendit dans la fournaise avec Azarya et ses compagnons, et il rejeta la flamme du feu hors de la fournaise ; 50il rendit le milieu de la fournaise comme un vent de rosée rafraîchissant : le feu ne les toucha pas du tout, et il ne leur causa ni tort ni dommage. 


Cette image d'une sorte d'oasis dans l'enfer de la violence et de la destruction est pour moi comme une représentation de la paix, comme une bulle où malgré le bruit et le grondement du feu le calme est là, et où le chant est possible.  



Je connais des personnes qui de par ce qu'elles ont vécu dans leur passé restent comme enchaînées, liées par l'emprise que ces personnes même décédées ont encore sur elles. Elle sont ligotées.

Là,il s'agit d'elle, mais moi aussi, il y a des liens qui demeurent même s'ils n'ont pas la force pathogène (du moins je l'espère) des liens que je peux constater chez ces personnes. Pour délier ces liens, il me semble si je suis le texte qu'il faut accepter de se jeter dans le feu, de passer par le feu, qui parce qu'il est en fait présence de Dieu (comme le buisson ardent), va pouvoir bruler une fois pour toute ces liens. Mais pour cela il faut cet acte de Foi: que Dieu délie ou ne délie pas ces liens, je luis fais confiance et je vais là où Il me mène.

"enracinés dans la foi " et autres réflexions.

1- enraciné dans la foi.

Il y a une petite phrase qui me tourne dans la tête c'est "enracinés dans la foi". En cherchant avec l'ami Google, cela renvoie JMJ de 2011, mais la phase complète qui est tirée de l'épitre aux Colossiens  (Col2,7):"enracinés et fondé en Christ, affermis dans la foi" ne sonne pas du tout pareil en moi.

Pour moi qui travaille beaucoup dans le jardin qui souvent déplante un arbuste avec ses racines, je sais qu'il faut du temps pour qu'il "reprenne racine" qu'il en fabrique de nouvelles. Alors l'image que j'ai, ce n'est pas la foi qui s'enracinerait en nous (et qui de ce fait pourrait partir du jour au lendemain: j'ai perdu la foi), mais nous qui petit à petit nous enracinons dans la foi. Il faut du temps pour que cela se passe, de la persévérance aussi.

La foi, c'est faire confiance, c'est accepter que Dieu est présent, qu'il se manifeste et qu'on peut l'entendre et l'écouter. Quand Jésus dit: si vous m'aimez, je demeurerai en vous (je prendrai racine en vous) et vous en moi (vous prendrez racine en moi), c'est lui qui est à la fois le terreau dans lequel je peux prendre racine, c'est à dire me développer, vivre mais aussi la force qui est dans la terre qui donne la vie.

Bref l'image de s'enraciner dans la foi, me plait bien.




2-Puissance de la louange.

C'est le titre du livre de Carrother. Brusquement j'ai pense à mot "puissance". Qui dit puissance dit force. Or curieusement je n'ai pas envie d'utiliser la louange pour expérimenter la force (la puissance) de Dieu. Quelque part ce serait le mettre à mon service. Alors il doit y avoir quelque chose que je n'ai pas compris. En fait la puissance de la louange c'est que quand on peut se mettre à louer, c'est à dire à accepter pleinement la situation dans laquelle on est, c'est à dire changer son regard (changement de cadre), alors quelque chose change et cela peut s'appeler puissance.



Mort où est ta victoire.

Retour de la messe de funérailles d'un ami et voisin.

"Si quelqu'un m'aime mon père l'aimera, nous viendrons en lui et nous ferons en lui notre demeure".

Demeurer en Lui, comme Lui demeure en nous.

Si quelqu'un demeure en Jésus, il est en Lui, il est corps de Lui, partie de Lui. Et  même mort (charnellement) il continue à vivre parqu'il est en Jésus  le vivant, le ressuscité.

Faire partie du corps du Christ, c'est bien être vainqueur de la mort, puisque Lui n'a pas été retenu par elle.

C'était comme une image ou je voyais Dominique devenu partie intégrante du corps de Jésus, et de ce fait étant vivant avec Lui pour l'éternité.

Voilà ma certitude d'aujourd'hui.