vendredi 22 juin 2012

Les vagues se jetaient dans la barque Mc 4, 37.

Je relis en ce moment l'évangile de Marc. Au chapitre 4, il y a les malades qui se jettent sur Jésus pour le toucher, il y a les esprits mauvais qui se jettent à ses genoux et enfin il y a les vagues qui se jettent dans la barque pour la remplir (et donc pour la faire couler avec le "dormeur" qu'elle transporte).

Je pense que c'est ce verset là qui a fait remonter un souvenir, qui pour moi n'est pas un rêve mais une réalité. Peut être que Freud appellerait cela un souvenir écran, mais je n'ai pas envie de le traiter comme cela. L'expérience que j'ai vécue, c'est bien celle des vagues qui se jetaient sur moi, pour me faire mourir en me faisant perdre le souffle.

J'avais dans les 7 ans, c'était en hiver. J'habitais dans le midi et avec ma mère et nous avions l'habitude de faire des promenades. Nous étions arrivées au bord d'une plage, mais nous étions sur sur la route qui la dominait, pas sur la plage elle-même. La mer était forte. Je suppose que ma mère avait dû rencontrer quelqu'un car je me suis trouvée seule au bord de l'eau. Il y avait des digues en cailloux  qui s'enfonçaient dans l'eau sur une dizaine ou une quinzaine de mètres.

J'emploie le mot de digue faute de mieux. Il ne s'agit pas de protéger la terre de la mer, mais d'une sorte de construction qui part de la plage en s'appuyant certainement sur des rochers existants, un remblai pourrait on dire, et qui s'enfonce dans la mer, comme pour faire une série de criques les unes à côté des autres. Je n'ai trouvé que cette image pour faire comprendre ce dont je veux parler, mais c'est bien le mot de remblai qui s'impose pour moi car il s'agissait de quelque chose qui était là pour un temps, le temps de l'hiver certainement, et qui vraisemblablement allait être démantelé par la mer au fil du temps.

Je me suis avancée sur cet espèce de chemin de cailloux certainement pour mieux voir la mer, mieux voir les "moutons" car c'est ainsi que l'on appelait l'écume des vagues quand la mer était forte.



Et d'un seul coup, le bout de la digue s'est effondré sous moi.

Je me vois tombée sur les genoux, les cailloux sous moi, la tête au niveau de l'eau, et les vagues qui déferlent sur moi. Mes cheveux (j'avais des nattes à l'époque) se défont, et les vagues passent sur ma tête pour me faire basculer au fond de l'eau. Chaque fois que j'arrive à la relever pour respirer, une nouvelle vague arrive et me replonge sous l'eau. Le poids des cheveux mouillé est tel que je ne peux rien faire. Je sais que je fais des efforts mais que je suis incapable de crier, incapable de penser. Je veux dire par là que je j'imagine pas que je puisse mourir, simplement j'essaye de sortir la tête de l'eau, encore et encore. Et à chaque fois c'est de plus en plus difficile.

A ce moment là, il y a quelqu'un, je pense que c'est un "monsieur" comme on disait à l'époque, qui me prend sous le ventre, un peu comme on prendrait un petit chat, qui ne dit pas un mot et qui me ramène sur la plage. Il n'y a pas de mots, simplement je suis en sécurité. Mes vêtements sont secs, mes cheveux aussi. Ma mère qui arrive à ce moment là ne remarque rien et moi, je me garde bien de dire quoique ce soit, parce que je crois qu'elle m'aurait en premier demandé qui était ce monsieur et que bien entendu je n'en n'avais pas la moindre idée mais que je savais qu'il ne faut pas "faire confiance" à quelqu'un qu'on ne connaît pas (même si dans le cas présent il venait de me sauver la vie, mais comme mes vêtements étaient secs, elle ne m'aurait pas cru).

Et peu importe si c'est vrai ou pas, mais ce que j'ai vécu ce jour d'hiver, je l'ai vécu. Je ne sais pas qui était ce monsieur qui m'a littéralement arrachée aux flots qui se jetaient sur moi, mais il m'a sauvée. En fait peu importe qui il était, ce que je sais c'est que j'ai fait l'expérience d'une force qui m'arrachait à une autre force et qui de plus ne me demandait rien (pas besoin de dire merci) parce qu'il n'était plus là. Il a apparu au bon moment et disparu.

Pourquoi avoir refoulé cet événement? Pourquoi a t il ressurgi avec ce verbe "se jeter sur"mot qui est peut être propre à la bible de Jérusalem? Peut être parce que maintenant ce monsieur sans visage, dont je sentais la force et la détermination peut être nommé et remercié.

Mais comme le dit un chroniqueur de France info, vous n'êtes pas obligés ce me croire...

mercredi 20 juin 2012

"puiser en soi"

Le célébrant aujourd'hui en parlant de Elie qui a été enlevé sur (dans ) un char de feu, disait que  le feu cela représente Dieu, et que les hommes comme Elie avaient en eux cette force de Dieu, force dans laquelle "ils puisaient". Que c'était cette force qui faisait d'eux des prophètes.

Alors, comme parfois j'ai décollé...  Cela a fait accroche en moi, car puiser en soi, parfois cela conduit à la sécheresse: puiser dans ses capacités, dans ses forces, mais là, ce "puiser en soi" évoquait pour moi une une grande nappe d'eau, nappe qui est autre chose qu'une source. Certes la nappe est alimentée par une source et cette source elle est Dieu en eux (Dieu en nous) et elle devient cette magnifique étendue où l'on peut y puiser sans risques.  On ne peut épuiser la mer ou un lac.

Peut être que parfois on peut s'épuiser (ou se sentir épuisé de puiser) alors on croit que c'est sec, mais cela c'est nous. La nappe d'eau, elle est là, même si nous ne la sentons plus.

Une des premières patientes que j'ai aidée par le biais d'un forum chrétien se plaignait de la sécheresse, de l'épuisement. Et je me souviens lui avoir parlé du puits de la samaritaine et de lui avoir suggéré si le puits lui semblait sec, d'aller creuser ailleurs, car la nappe d'eau est toujours là, puisqu'elle est don et que nous n'en sommes pas à l'origine.

Alors une autre image est venue, c'est celle du geyser, qui contre vent et marées jaillit sans se lasser, qui sort de ce lac qui est tranquille, de ce lac qu'on ne peut épuiser en le vidant, et qui par moment se rassemble en ce jet qui s'élève, retombe et alimente "fidèlement", d'une manière presque immuable, sans s'épuiser.


dimanche 17 juin 2012

"Guérison".

Je sais bien que les mots sont traîtres, qu'on peut leur faire dire beaucoup de choses, mais j'en viens à me demander si le mot "guérison " qui commence à me chauffer les oreilles, n'en fait pas partie.

C'est un mot très utilisé dans le renouveau charismatique. Parfois avec mon mauvais esprit, je me dis que c'est un beau filon de revenu, car des souffrances nous en avons tous, alors ne plus souffrir (mais est cela être guéri) qui ne le désire pas? Donc proposer des anamnèses ou des retraites, c'est quand même une bonne source .

Il me semble aussi que en grec le mot guérir et le mot sauver est le même. Est ce que la guérison donne le salut ou est ce que la salut donne la guérison? Vaste question à laquelle je ne répondrai pas, du moins pour le moment. De quoi devons nous être guéris? De nos blessures ou de nos aveuglements actuels? Si les blessures sont cicatrisées, faut il les rouvrir? Oui s'il y a du pus dessous, non si c'est sain. Enfin cela c'est ma manière de penser aujourd'hui. Par contre les aveuglements, cela c'est autre chose.

Oui, il y a des prières de guérison, oui il y a des prières de délivrance et cela a du bon car il y a des liens pathogènes qui doivent être déliés, et qui une fois déliés permettent à la personne délivrée de regarder le monde autrement, avec un regard neuf. C'est ce regard différent qui est pour moi important, là j'y reviendrai.

Oui il y a des personnes qui ont un charisme de guérison. Mais Jésus n'est pas venu que pour guérir. De fait j'en ai un peu assez d'entendre sans arrêt parler des blessures, et des conséquences de ces blessures (parce que j'ai été blessé, mon comportement est devenu déviant et je dois demander pardon aux personnes que j'ai pu moi blesser sans faire exprès, sans même le savoir). Il est certain que le fait d'avoir passé des années sur un divan de psy me rend un peu rétive à tout ce qui est (même si ce n'est pas explicite) de l'ordre de la culpabilisation. Si pour ma part je crois à la force du pardon donné , je ne pense pas que ce soit toujours possible, et il n'est pas question de culpabiliser quand c'est impensable compte tenu de l'atteinte.

Il me semble aussi que parfois il faut peut être accepter de vivre dans le présent, de ne pas laisser le passé contaminer le présent et le futur, et sortir de la victimisation. Et cela c'est peut être une guérison dont on parle moins.

Quand Jésus ouvre le coeur des disciples d'Emmaüs à l'intelligence des écritures, s'agit il d'une guérison ou d'autre chose? Quand (c'est ce que j'ai entendu dans l'évangile de ce jour qui rapporte la "fugue" de Jésus Luc 2, 41-51), les parents de Jésus ne comprennent pas ce que leur fils leur répond, ni même pourquoi il a agi ainsi, faut-il les considérer comme des malades qui ont besoin d'être guéris? J'opterai plutôt pour l'idée qu'ils ont besoin d'un élargissement de leur compréhension, de leur vision, d'un éveil. Ce mot sera peut être mal perçu de par sa connotation un peu bouddhique , mais ce dont ils (que ce soit les parents ou les disciples) ont besoin c'est d'être comme éveillés à une autre réalité qui est la réalité que vit leur fils et qu'ils ne peuvent saisir.

Pour en revenir aux disciples d'Emmaüs, on peut parler de cécité, de cécité due au fait que leur  comportement (pas assez saint) ne leur permettait pas de discerner et de comprendre que ce Jésus avait vécu faisait de Lui le Messie attendu. Mais n'est ce pas un peu simpliste comme explication? Ne s'agit il pas d'autre chose? Ne peut on pas dire que d'un coup, leur conscience est comme sortie des limites dans lesquelles elle était enfermée pour tenir compte d'autres dimensions qui lui échappait jusque là. Je crois que l'ouverture des yeux est quelque chose de fondamental pour l'humain. Elle peut être progressive comme subite.

J'aimerais dire (peut être est-ce ce que je pense aujourd'hui) qu'il y a des transformations (miracles?) qui se font à certains moments, qui ne sont pas des guérisons (retrouver un état antérieur sans séquelles), mais des changements qui permettent une véritable résurrection intérieure (être debout, être vivant, même si on est grabataire dans la réalité). Il s'agit de faire vivre en nous une présence, une lumière que nous ne percevions pas et qui d'un coup illumine tout autrement. Quand Jésus dit à l'aveugle né qu'Il est la lumière du monde, c'est peut être de cela dont il s'agit, un autre éclairage, un dépassement du visible pour suivre Jésus dans son monde à Lui; Lui qui dit être la porte. Certes à nos yeux, parce que l'aveugle né retrouve la vison, il est guéri, mais la vision il ne l'avait pas, il n'était pas né avec, il n'y a pas guérison, mais transformation. c'est peut être pour cela qu'il peut tenir tête aux pharisiens qui le traitent de possédé. En même temps que sa vision, sa conscience s'est élargie.

Bien sûr Jésus a guéri des malades: des lèpres ont disparu, le flux de sang s'est arrêté, la main atrophiée a retrouvé sa vigueur, la fièvre est tombée, la vie a même été redonnée pour un temps, mais était ce cela l'important? Est ce que ces guérisons (qui permettaient souvent de sortir de l'exclusion) ne permettait pas justement que cela éveille quelque chose dans la perception des personnes guéries mais aussi de ceux et celles qui voyaient ce qui se passait, ce que cet homme accomplissait?

Se rendre compte (je reprends ici un témoignage entendu il y a peu et qui a peut-être mis le feu aux poudres chez moi) que tous les arabes qui tiennent le commerce dans un pays africain, ne sont pas tous des ennemis et pouvoir se dire qu'on a eu un jugement un peu hâtif (parce que les circonstances habituelles voulaient que l'on raisonne comme cela) est un changement de regard. Est ce une guérison? Je n'en suis pas sûre. Faut il se reconnaître pécheur parce que jusque là on a vécu comme cela? Là encore je n'en suis pas sûre. Dire Jésus a visité le coeur de ces personnes, oui, on peut le dire, mais s'agit il d'une guérison? J'aimerais un autre mot et je dois dire que celui de conversion m'irait (faute de mieux) beaucoup mieux, car la conversion c'est un mouvement, c'est un changement.

Peut être aussi que ces changements là, ces "insights" comme on disait quand je faisais mes études de psycho, peuvent être donnés à chacun; ils permettent une restructuration de la personnalité, et non pas une normalité ou une normalisation, mais une naissance, un éveil.

Et ces insights, pour moi, poussent au remerciement parce que quelque chose a changé en soi. Ils ne sont pas guérison, ils sont manifestation du possible. Que ce changement nous dise la présence et la sollicitude de Dieu, oui. mais l'action de grâce est autre chose que se battre la coulpe.

Je crois profondément que cela c'est le travail de l'Esprit Saint, de nous éveiller à comprendre la longueur la largeur la hauteur et la profondeur de l'amour de Dieu, phrase que je viens enfin de comprendre et qui montre (en rajoutant la profondeur) que la présence de Dieu est partout, pas seulement à droite et à gauche, mais aussi en haut et en bas, à moi de savoir ce que je mets dans ce haut et ce bas.

Peut être que justement cet insight qui vient de m'être donné sur la profondeur, montre que Dieu est là où ne l'attend pas. Dans le haut (le ciel) cela ne pose pas de problèmes, mais qu'Il soit aussi là où on plonge parfois ta tête la première, dans cette souffrance, dans ce noir, alors oui, cela change la conception que je peux avoir de Lui, Il est là aussi bien dans la lumière que dans le noir, il est là dans ces lieux où je risque de basculer la tête la première (essayer de vous représenter comme cela m'est arrivé récemment en train de tomber volontairement la tête la première dans une sorte d'abime, vous verrez que ce n'est pas simple, parce qu'en général on se voit en train de s'envoler, pas de tomber).

Est une guérison? Pour moi non, c'est une prise de conscience, un autre regard sur le Divin, prise de conscience qui cependant me modifie, me permet d'élaguer des représentations erronées, et qui me pousse à la louange.

samedi 16 juin 2012

"Inversion: repentance conversion ou conversion repentance."

Beaucoup de chrétiens (surtout les frères évangéliques) disent qu'il faut dans un premier temps se reconnaître pêcheur et donc faire un acte de repentance, puis de reconnaître Jésus comme son sauveur et de le laisser entrer dans nos vie.

J'ai beaucoup de mal avec cette conception, parce que je la sens liée à la peur, peur de ce qui se passera dans l'Au delà. Si ce qui sous tend cette conception est : tu as fait du mal sur cette terre, donc si personne ne vient de sauver, tu seras condamné (à quoi, cela reste une énigme), à être dans le malheur pour toute l'éternité. La suite logique serait alors: reconnais ton péché (que tu es nul) et celui qui a donné sa vie pour toi, entrera en toi et te sauvera de ce futur en te réconciliant avec Dieu.

Moi, je me sens beaucoup plus à l'aise avec l'idée première de laisser entrer Jésus dans ma vie, de Le reconnaître comme non pas un paravent entre Dieu et moi (qui ferait que son sacrifice me sauverait de la Colère de son Papa), mais comme Celui qui ouvre en moi une autre dimension, qui permet un changement progressif de tout ce que je suis, (ce qui nécessite quand même un travail  tant de moi que de Lui).

Lui reconnaître cette place, Lui donner cette place, c'est cela pour moi la conversion. C'est certainement lâcher d'autres dieux (qui sont en moi), pour le choisir Lui. Le reste, (repentance) vient (peut être) après.

Il me semble d'ailleurs que le jour de la Pentecôte, quand Pierre demande aux juifs qui ont été étonnés d'entendre les louanges de Dieu dans leur langue maternelle, c'est bien de reconnaître que Jésus l'homme mis en croix, est le Fils de Dieu, qu'Il est éternellement vivant et que la conversion c'est cela. Croire que le Messie est venu, qu'il n'y a plus d'attente, mais qu'il faut désormais vivre "en aimant comme Il a aimé" c'est un changement radical, une conversion.

Qu'un autre changement parce que le regard sur soi-même change (rôle de l'Esprit Saint), pousse à changer de comportement et à regretter sans culpabilité un comportement antérieur, pousse à la repentance, oui.

Mais pour moi si la repentance est motivée par la crainte et non pas l'amour, c'est certes mieux que rien, mais ce n'est surement pas comme cela que je vois les choses. C'est la rencontre avec un Amour qui fait changer.

dimanche 10 juin 2012

Mes demêlés avec...le diable

C'est un peu fou, désolée (enfin pas tant que cela).

On peut trouver sur le site de Port saint Nicolas les démêles de Françoise Reynes  avec l'évangile. Pour une fois je vais parler de mes démêlés avec "le diable".

Parce que le diable ou le Malin (je préfère cette appellation) je connais ou reconnais sa présence, mais dans ma vie quotidienne, je suis centrée sur l'Esprit Saint (tous les jours je lui demande d'être là), alors l'autre (je mets exprès un petit a) je ne m'en soucie guère, d'autant que professionnellement j'essaye bien souvent de lutter contre ses actions perverses de "faire croire" ce qui n'est pas. Mais parfois j'ai l'impression que certains événements que je pourrais attribuer à une volonté bonne (m'aider à progresser) je les ressens comme une manifestation d'une volonté de destruction, un désir de casser, d'abîmer, de détériorer, mais cela c'est mon ressenti.

Une de mes amies, me racontait que sa mère, qui était une très sainte femme, était morte avec une expression de terreur sur son visage et que pour elle, c'est à cause de sa sainteté qu'elle a vu au moment de son passage la tête furieuse du démon qui ne pouvait pas la prendre en enfer. Moi j'ai un peu de mal à comprendre les choses comme cela, surtout que cette personne est morte d'étouffement, ce qui peut expliquer ce rictus qui peut traduire la douleur physique. Mais il est vrai que l'on peut se demander pourquoi au moment de la mort certains visages sont apaisés, étonnés ou au contraire semblent terrifiés.

Et puis, je ne suis pas capable de me représenter le diable comme quelqu'un qui est à l'affut et qui se met en colère parce qu'il n'a pas gagné contre Dieu. Une âme qui lui échappe est ce que cela le met en colère? Veut il faire payer à cette personne qui est en train de faire le passage son échec à lui?

Pourtant je crois qu'il y a un combat entre les le Mal et Dieu (je ne dis pas le bien pour ne pas entrer dans un dichotomie), et que les hommes peuvent en être l'enjeu, comme dans une bataille: j'ai plus de pions que toi, donc je gagne.Et je crois que Jésus, par sa vie, sa mort et sa résurrection et le don de l'Esprit nous permet aujourd'hui d'être A Dieu.

Mais pour en revenir au visage des personnes décédées, certains témoignages de personnes ayant vécu des expériences de mort provisoires, parlent d'expériences très désagréables et dans le livre tibétain de la vie et de la mort, il semble bien que ce passage puisse être une espèce de lutte contre des démons terrifiants qui veulent s'emparer de vous. Ceci pourrait alors permettre de comprendre la terreur que l'on voit parfois sur les visages de certains morts.

Mais même si  je ne me suis pas capable de me représenter le diable comme "un lion cherchant qui dévorer", ne veut pas dire que je ne tienne pas compte de sa présence, car parfois il me semble bien qu'il est très présent, qu'il agit de manière plus ou moins insidieuse et qu'il rentre dès qu'il y a une faille, une fêlure, une petite fracture.

Il m'arrive parfois quand je vois ce qui se passe dans certaines familles, de me dire que oui il y a du mal qui est à l'oeuvre, du mal qui fait tout ce qui est possible pour conduire à l'échec des relations, pour briser les liens, pour casser. j'ai l'impression parfois que lorsque quelqu'un commence enfin à changer sa relation avec Dieu, alors le mal se déchaîne (ennuis à la chaîne) comme pour bien faire croire que Dieu n'est pas le tout puissant, qu'il abandonne et que cela ne sert à rien de croire en Lui.

Curieusement en ce qui me concerne, j'ai souvent eu l'impression que lorsque dans la maison il y avait des incidents un peu en série que sa patte (sa sale patte) était là. Parce que ces incidents là, me plongent souvent dans un grand désarroi, parce que je suis souvent démunie, et que je me demande pourquoi un truc qui marchait sans problème tombe d'un seul coup en panne. Et puis parfois l'incident ne tombe pas tout à fait n'importe quand. Et c'est peut être cette question de la coïncidence qui me pose question.


Quand ma belle -mère est décédée, il y a tout un tas d'ampoules qui ont laché les unes après les autres. Cela c'est en soi normal, mais c'est le nombre qui m'a posé question.  Mais une lampe qui lâche, c'est une lumière qui s'éteint, et il y a cet espèce d'éclair dans le filament qui dit que c'est cassé, cassé. Et qui dit éclair, dit souvent foudre, orage, destruction... pourquoi les morts n'utiliseraient pas ces courants pour dire quelque chose? Mais quoi? D'accord je ne m'entendais pas super bien avec elle, mais soit cela est comme une vengeance, soit comme un appel ou une manière de dire, je suis là, je continue à exister, je veille...  


Je m'explique en rapportant deux petits faits qui m'ont d'une certaine manière obligée de me dire que le malin existe et qu'il peut se servir des moyens "modernes" pour persécuter, attaquer.

Premier fait: un ordinateur qui tombe en panne juste le veille de la Pentecôte..

L'ordinateur marchait très bien, je m'en servais essentiellement pour écouter de la musique, écrire, mais pas pour internet car là où j'étais il n'y avait pas de connexion. Il est tombé en panne c'est à dire qu'il refusait de s'allumer juste la veille de la pentecôte. Ecran noir.  Inutile de dire que j'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour le redémarrer. Comme il était sur la table des repas, a t il pris de l'eau, de l'humidité? Et pour moi, cette incompréhension du pourquoi. Je sais bien que les pannes sont imprévisibles, mais la veille de la Pentecôte... Etonnant. A cette époque là, ne pas avoir d'ordinateur, (j'étais en vacances) c'était ne pas avoir de musique , ne pas écrire, être privée de quelque chose.

Pourquoi ai je pris cela comme une attaque, comme une manifestation d'un esprit mauvais? Je ne sais pas, mais ce que je sais c'est que cela m'a poussée à invoquer le nom de Jésus (chose que je ne fais que très peu) peut être parce que cette panne me semblait sans cause (ordinateur récent).

Et l'ordinateur a bien voulu redémarrer  l'ordinateur a bien voulu redémarrer le jour de la Pentecôte, oui pour moi c'est comme un clin d'oeil de l'Esprit. Un peu comme si cela me permettait d'apprendre la force du nom de Jésus et à cette époque de ma vie, cela m'était assez étrange.

Ne pas se laisser abattre et ensuite relativiser. Bien sûr en soi une panne ce n'est pas grave, cela peut permettre de faire autre chose, mais quelque part il y a souvent chez moi une vague culpabilité, est ce que c'est de ma faute si ça arrive? Et alors arrive un sentiment d'échec, un sentiment de doute et le doute, c'est une bonne porte d'entrée pour l'autre.

Il est vrai que j'ai tendance à prendre les pannes électriques sur un mode assez persécutif, car j'ai du mal à comprendre pourquoi un truc qui fonctionne tout à fait normalement refuse de se remettre en route, brutalement, sans préavis.

Le deuxième fait le voici. Cette année (et c'est peut être pour cela que j'écris ce billet), ma connexion est tombée en panne le jour de mon anniversaire, oui cela peut être le hasard, mais je ne peux m'empêcher de trouver cela curieux. D'une certaine manière la WIFI en tant que telle fonctionne (elle est détectée par mon ordinateur) , mais moi je ne peux pas me connecter comme si elle était verrouillée.

D'accord cela ne porte pas trop à conséquence puisque nous avons deux abonnements à l'ADSL, mais quand même. Ensuite le technicien que j'ai au téléphone, m'explique que c'est une "inversion" de connexion, comme si un autre technicien peu scrupuleux en installant la ligne d'un client, aurait déconnecté la mienne et ne l'aurait pas réactivée. Je dois dire que cette explication me semble étonnante parce que tout fonctionnait normalement jusqu'à 22h et que j'imagine mal un technicien travailler de nuit surtout un samedi. Par ailleurs il y a eu un gros orage dans la nuit, et j'avais d'abord pensé que cela avait perturbé tout le secteur, mais non. Mais les orages, avec leur composante électrique, ça peut faire bien des choses. Pourquoi le malin ne se servirait il pas de cela? Maintenant comme cadeau d'anniversaire on fait mieux.

Alors comme j'ai hélas l'esprit qui s'attache aux petites choses de la vie, je cherche une signification. Il y a un intrus qui a fait quelque chose qui fait que les identifiants de la box ne sont pas reconnus, donc elle ne peut pas canaliser le flux et le conduire à mon ordinateur. Ne pas être reconnu c'est quelque chose de terrible. Cela touche à l'identité. Et du coup ce que je vis là, (pas grave pour moi) me fait penser que le diable est présent, qu'il agit comme cela,  que quand les personnes ne savent plus qui elles sont, quand leur identité n'est pas reconnue, quand elles croient que dieu se détourne ou les accable, alors oui, il se frotte les mains.

Et cela me fait penser à une famille amie qui accumule les coups en ce moment, comme si justement le malin voulait les faire chuter, les atteindre. Et là je me dis que peut être l'autre signe de cette panne que c'est à nouveau invoquer le nom de Jésus pour qu'ils soient libérés.

Mais pour que moi je puisse entrer dans cette démarche là, j'ai besoin de ne pas oublier que l'autre il est là, que l'autre il agit sournoisement.

Alors que dire pour terminer? Que chaque événement peut avoir sa propre lecture en fonction de ce que l'on est, et que chaque événement peut ouvrir ou fermer la vision. Si je me centre uniquement sur moi et sur ce "technicien salaud" qui a provoqué l'inversion, et donc sur la colère, quelque part je me laisse bouffer. Si je me décentre de cela et si je pense à tous ces maux que vivent certains de mes amis, et si je peux ajouter une toute petite goutte de bénédiction dans cette malédiction, alors peut être que je peux faire du bon.

dimanche 3 juin 2012

Graves Questionnements

Une partie de moi, pense que cela est "hérétique" mais une partie de moi, a envie d'écrire cela aujourd'hui...

D'un point de vue théorique, puisque nous ne "savons" pas ce qu'est Dieu, nous imaginons ce qu'Il peut être. Cela c'est le travail des théologiens, mais aussi des philosophes). L'hypothèse de base est que s'il est tout puissant, s'il a tout crée, alors il peut tout et donc il devrait empêcher le mal. Je me souviens encore de la phrase du catéchisme de mes 10 ans: à la question, qu'est ce que Dieu, il fallait répondre:  "Dieu est un esprit, infiniment bon, infiniment parfait, créateur et souverain maitre de toute chose". En d'autres termes Dieu est parfait, donc tout ce qu'il crée est parfait .

Ceci est un postulat qui implique que la terre crée par lui était parfaite ainsi que l'humain. Ce qui découle de ce postulat, c'est que comme nous constatons que notre terre est loin d'être parfaite et que l'homme est bien souvent un "animal" gouverné par l'orgueil et la convoitise, alors avec notre intelligence et notre psychologie, et aussi la révélation de la bible, nous en déduisons que cela est la conséquence de la faute de l'homme (désobéissance).

Mais dire cela c'est entrer dans le raisonnement de l'enfant maltraîté ou battu qui essaye de comprendre le pourquoi de ce qui lui arrive, à savoir : si je vis cela c'est de "ma faute". Ce raisonnement permettant de donner du sens, car à ce moment là, il suffit  (tout étant relatif) d'obéir pour être "aimé" et donc vivre dans de bonnes conditions. Et ce n'est pas de la faute du parent qui sait ce qui est bon et bien, mais c'est l'enfant qui prend sur lui la responsabilité et la culpabilité de cet état. Si on lit le livre de Job ou les psaumes, on se rend bien compte que l'obéissance ne suffit pas à donner le bonheur "matériel" et que souvent le dessin de Dieu est incompréhensible (tout cela nous est arrivé sans que nous t'ayons désobéi ou oublié ps 44). .

Mais pourquoi avons nous tellement besoin d'un Dieu qui ne crée que du parfait? Est ce pour nous rassurer? Et le parfait qu'est ce que c'est? Et si on pouvait admettre qu'un Dieu Tout Puissant (et qui a une connaissance que nous n'avons pas et n'aurons jamais) puisse créer du moins bon, laisser de la place au non parfait,  (que nous avons tendance à appeler le mal), alors nous avons un Dieu qui a en lui la connaissance du bien et du mal, qui voit ce que nous ne voyons pas et qui sait aussi que bien souvent le mal est nécessaire pour que nous exercions notre créativité. Alors oui, il permet des choses qui nous semblent incompréhensibles, justement parce que notre intelligence ne nous permet pas de les comprendre et nous admettons qu'il n'est pas comme nous, même s'il y a de Lui en nous. Nous admettons aussi qu'il nous donne aussi les moyens de vivre avec cela.

J'ai toujours trouvé (ceci est une réflexion d'un autre ordre) étonnant que les polynésiens qui semblent vivre dans un monde idyllique, aient été de grands explorateurs, comme si vivre dans un monde "agréable" n'était pas suffisant et que l'homme pour se sentir exister doit comme Abraham partir de chez lui, ne pas s'attacher, se séparer.

Certaines religions ont divinisé la destructivité, (Shiva par exemple) mailla destructivité est nécessaire, elle dégage, elle enlève ce qui encombre, elle met à nu, elle met du nu et elle oblige aussi l'homme à ne pas s'attacher, à ne pas s'enfermer et  à ne pas considérer la mort comme une punition, mais peut être comme un passage.

Si nous entrons dans cette autre logique, un Dieu tout puissant qui de notre point de vue ne serait pas "parfait", alors peut être que la logique qui fait de Jésus  (Dieu sauve) "le serviteur obéissant jusqu'à la mort et à la mort de la croix," pourrait se centrer complètement sur l'Amour: amour donné, amour reçu (qui s'oppose à mal subi, mal commis), qui permet enfin à l'humain de rentrer dans ce mouvement qui le sort de lui même, qui lui donne aussi sa stature et son assise, et qui le mène là où son créateur a toujours voulu le mener, non dans la possession mais dans la dépossession, parce que alors tout s'ouvre.

Et le Salut que me donne (que nous donne) Jésus, c'est dès  que aujourd'hui,  ma capacité à aimer (c'est à dire jusqu'à pouvoir donner sa vie, donner de la vie), se développe en moi petit à petit grâce à l'Esprit  Saint( qui ouvre mes oreilles, mes yeux, mon  coeur, qui emplit mon être avec tous ses vides) pour que je puise boire des aujourd'hui le "vin nouveau" qui n'est pas une boisson qui enivre, mais quelque chose qui coule en nous et nous fait vivre autrement.

            Coeur nouveau, vin nouveau, terre nouvelle chant nouveau.